Le couperet est tombé. Amazon a annoncé, le 22 janvier, qu’il fermerait ses sept centres d’entreposage, de tri et de distribution au Québec. Le géant américain du e-commerce comptait près de 2 000 employés dans ses centres. D’autres pertes d’emplois sont à attendre dans les petites entreprises qui livraient pour le compte d’Amazon, les Delivery Service Partners, soit près de 1 500 personnes, selon Radio-Canada. La livraison sera désormais assurée par des sous-traitants.
La décision a surpris au vu de l’expansion rapide d’Amazon au Québec ces cinq dernières années. En 2020, l’entreprise y ouvrait son premier centre de tri, dans l’arrondissement de Lachine, à Montréal, puis annonçait, en 2021, en établir cinq autres. Celui de Coteau-du-Lac, en banlieue de Montréal, était considéré comme « le plus avancé au pays », d’après l’entreprise, qui compte plus de 45 000 employés au Canada. Depuis 2018, Amazon a reçu près de 250 millions de dollars de fonds publics (près de 240 millions d’euros), entre Ottawa et Québec, d’après les estimations du Journal de Montréal.
Le 13 mai 2024, des employés d’un entrepôt Amazon de Laval, en banlieue de Montréal, sont devenus les premiers au pays à se syndiquer. Amazon contestait la création de ce syndicat, affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), et a été condamnée par le tribunal administratif du travail pour avoir freiné la syndicalisation, notamment par le biais de messages antisyndicaux affichés dans ses entrepôts, jusque dans les toilettes.
« Une gifle »
Pour la présidente de la CSN, Caroline Senneville, si Amazon ferme ses centres dans la province, c’est parce que « la seule spécificité du Québec réside dans la présence d’un syndicat ». Dans un communiqué du mercredi 22 janvier, elle évoque « une gifle » pour les employés. La multinationale « préfère se retirer du Québec plutôt que de respecter son obligation de s’entendre sur une convention collective », écrit-elle.
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