Ceux qui ont fréquenté les salles de quartier à la fin des années 1970 se souviennent peut-être de ces comédies salaces venues d’Italie, horriblement doublées en français, formes dégradées et bon marché de la commedia all’italiana désormais agonisante. Ils se souviennent sans doute aussi de ce personnage enfantin et libidineux, petit (1,56 mètre) et laid, au nez bourbonien et aux yeux qui louchent, souffre-douleur systématique des autres protagonistes des films dans lesquels il apparaissait. Sa popularité n’a pourtant jamais atteint dans l’Hexagone celle qu’il connut au-delà des Alpes durant au moins une décennie. Il fut, en Italie, une sorte de mythe populaire et trivial. Alvaro Vitali est mort à Rome, mardi 24 juin, d’une bronchopneumonie.
Il y était d’ailleurs né, le 3 février 1950. Ecolier médiocre, il fut élevé par sa grand-mère, à laquelle l’avaient confié ses parents, qui, paraît-il, ne le supportaient plus. Il restera chez elle jusqu’à l’âge de 32 ans. Il pratique le métier d’électricien, mais ce qu’il veut vraiment, c’est faire du cinéma. Et, miracle !, il plaît à Federico Fellini, qui l’embauche pour de petits rôles dans Satyricon, en 1969, puis Les Clowns, en 1970. Dans Fellini Roma (1972), à l’occasion d’un numéro d’hommage au music-hall, il se lance dans une imitation de Fred Astaire devant un public de spectateurs romains hilares qui lui jettent un chat crevé sur la scène. Il apparaît également dans Amarcord (1974), comme collégien.
Il vous reste 67.37% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.