Le soir des élections du 23 février, l’avenir des dirigeants du Parti social-démocrate (SPD) semblait incertain. La défaite historique de la formation (16,4 % des voix) n’était pas seulement celle d’Olaf Scholz, le chancelier sortant, mais aussi celle de ses coprésidents depuis 2021, Lars Klingbeil et Saskia Esken. Sept semaines plus tard, pourtant, revoici les deux dirigeants aux côtés de Friedrich Merz, mercredi 9 avril, présentant triomphalement le nouveau contrat de coalition qui lie leur parti à l’Union chrétienne-démocrate (CDU), vainqueur du scrutin. Avec de belles perspectives pour au moins l’un des deux : Lars Klingbeil, qui a fêté ses 47 ans le soir des élections, devrait selon toute probabilité devenir vice-chancelier et ministre des finances, un poste presque aussi influent, en Allemagne, que celui de chancelier. « Une grande partie de ce qui est prévu dans l’accord de coalition est sous réserve de financement », a-t-il d’ailleurs anticipé, mercredi, ajoutant que l’avenir de l’Allemagne était en jeu. Le sien aussi, sans aucun doute.
En l’espace de quelques semaines, Lars Klingbeil a comme éclipsé Boris Pistorius, le ministre de la défense, considéré comme un concurrent potentiel d’Olaf Scholz au début de la campagne, et qui bat régulièrement des records de popularité. Les élections ont été le tremplin permettant à Lars Klingbeil de consolider son emprise sur le parti. Le soir même du scrutin, il sécurise ainsi sa nomination à la présidence du groupe parlementaire du SPD au Bundestag, fonction qu’il cumule désormais avec la présidence du parti.
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