Le supplice de Friedrich Merz semble n’avoir pas de fin. A 69 ans, le président de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), qui convoite la chancellerie depuis plus de vingt ans, a dû patienter quelques heures de plus pour voir son rêve se réaliser enfin. Mardi 6 mai, son élection au Bundestag, qui aurait dû se dérouler sans accroc, a failli tourner au cauchemar. Ce n’est qu’au second tour, et à l’issue d’une éprouvante journée pleine de rebondissements, qu’il a fini par rassembler la majorité nécessaire pour être formellement élu chancelier, avec une majorité de 325 voix sur un total de 630 députés.
Rien ne s’est passé comme prévu. Le scrutin, programmé mardi à 9 heures, au Bundestag, aurait dû être une pure formalité. Confiant, le futur chancelier avait apporté de son Sauerland natal (Rhénanie-du-Nord-Westphalie), en voiture, un fût de dix litres de bière blonde pour célébrer sa nomination le soir même à la chancellerie, comme l’a révélé le quotidien Bild dans la matinée.
Lorsque la séance s’ouvre, tous les membres de son futur gouvernement sont là, assis dans les tribunes, juste à côté de celui du chancelier social-démocrate (SPD) sortant, Olaf Scholz, qui s’attend à redevenir simple député quelques minutes plus tard. On aperçoit aussi l’ancienne chancelière Angela Merkel, veste jaune pâle, rivale historique de Friedrich Merz, venue au spectacle, ainsi que Charlotte Merz, la discrète épouse du futur chancelier, présente à presque tous ses déplacements. Le déroulé de la journée est millimétré : après le vote, Friedrich Merz doit se rendre au château de Bellevue pour recevoir son acte de nomination des mains du président Frank-Walter Steinmeier, avant de revenir dans l’hémicycle pour prêter serment.
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