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C’est une coquette maison en briques, avec son parterre bien entretenu de fleurs colorées et de bibelots décoratifs. A l’arrière dépasse le clocher d’une église en travaux. Peu de gens s’en souviennent, mais c’est dans ce décor bucolique qu’a brièvement existé le Parti social-démocrate est-allemand, quelques jours avant la chute du mur.

Le 7 octobre 1989, lors d’une réunion tenue secrète afin de déjouer les mouchards de la Stasi, fut fondé le « SPD d’Allemagne de l’Est » à l’initiative d’une poignée de dissidents, dans le presbytère du minuscule village de Schwante, à une heure au nord de Berlin, dans le Brandebourg. L’éphémère parti fut rapidement absorbé par son jumeau ouest-allemand. Et la maison transformée en appartements de location, faute de pasteur disponible. Mais sur le côté, une plaque discrète commémore l’événement.

Est-ce un hasard ? Depuis la réunification, le Brandebourg est le seul Land allemand resté sans discontinuer dans les mains des sociaux-démocrates du SPD, aux racines historiquement berlinoises. L’un des seuls, aussi, où le parti a été incarné par des figures est-allemandes, quand tant d’autres ont été confiés à des personnalités venues de l’Ouest.

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Natif du Brandebourg, Dietmar Woidke, un agronome de 62 ans qui dirige ce Land entourant Berlin depuis 2013, bénéficie d’une cote de popularité à faire pâlir d’envie le chancelier (SPD) Olaf Scholz. « C’est l’un des nôtres », résume Karl-Dietmar Plenz, le boulanger de Schwante, dont la famille est installée ici « depuis 1877 », rappelle l’enseigne.

Pourtant, comme en Thuringe ou en Saxe, les sondages y annoncent un score historique du parti d’extrême droite Alternative für Deutschland (AfD) lors des élections régionales qui se tiennent dimanche 22 septembre – proche des 30 %, bien que l’écart avec le SPD se soit réduit ces derniers jours. Même à Schwante, lieu emblématique, l’AfD progresse tranquillement à chaque scrutin. Aux élections européennes de juin, le parti a réalisé un score deux fois plus élevé que celui du SPD.

Olaf Scholz affaibli par les querelles au sein de sa coalition

Dans ce village rural, les affiches bleues de la formation d’extrême droite sont placardées tous les cinquante mètres avec des slogans simples que les enfants du coin répètent innocemment. « Il est temps », intime l’une d’elles. « L’Allemagne, mais normale », promet une autre. « La voiture prend de la vitesse », résume avec satisfaction Thomas Kay, ex-employé d’une succursale de la Bundesbank à Berlin, devenu militant de l’AfD.

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