Après une dizaine d’années au côté d’Emmanuel Macron, Alexis Kohler a officialisé, jeudi 27 mars, sa décision de quitter son poste à l’Elysée, a appris Le Monde, confirmant une information du Figaro.
Le secrétaire général de l’Elysée sera remplacé par Emmanuel Moulin, ancien directeur du Trésor et ancien directeur du cabinet de Bruno Le Maire à Bercy, puis de Gabriel Attal à Matignon. Il lui succédera le 14 avril, a annoncé l’Elysée.
Directeur de cabinet de Pierre Moscovici puis d’Emmanuel Macron au ministère de l’économie et des finances sous la présidence de François Hollande, Alexis Kohler était secrétaire général de l’Elysée depuis mai 2017, sous la présidence d’Emmanuel Macron. A 52 ans, il s’apprête à rejoindre la Société générale, selon le site Politico. Cette nomination avait déjà été évoquée en février par le média La Lettre.
« Alexis Kohler a mis toute son énergie, son talent et sa force de travail hors pair au service de notre projet politique et des Français », lui a rendu hommage le président de la République dans une déclaration au Figaro. « Il a servi notre pays de manière exemplaire ces années. Je sais combien notre action collective lui doit et je sais qu’il continuera son engagement pour la Nation sous d’autres formes », ajoute-t-il.
Impliqué dans plusieurs affaires
Le bras droit du chef de l’Etat est mis en examen depuis 2022 pour prise illégale d’intérêts dans l’enquête sur ses liens familiaux avec l’armateur MSC, en ayant pris part comme haut fonctionnaire de 2009 à 2016 à plusieurs décisions relatives à l’armateur italo-suisse dirigé par les cousins de sa mère, la famille Aponte.
La commission des finances de l’Assemblée nationale, chargée d’enquêter sur le dérapage des finances publiques, a par ailleurs donné, le 19 février, son autorisation à son président, Eric Coquerel, pour qu’il engage une procédure pénale contre le secrétaire général de l’Elysée, s’il refusait à nouveau d’être auditionné. La commission des finances a obtenu pour six mois les pouvoirs d’une commission d’enquête, et a lancé ses travaux début décembre pour enquêter sur les « causes » de la « variation » et des « écarts des prévisions fiscales et budgétaires » constatés sur les années 2023 et 2024.
Le secrétaire général de l’Elysée va également devoir s’expliquer devant la commission d’enquête sénatoriale chargée de faire lumière sur l’affaire de la fraude aux eaux minérales. Comme l’ont révélé Le Monde et Radio France en janvier 2024, et comme l’a reconnu Nestlé depuis, le numéro un mondial des eaux en bouteille a eu recours pendant plusieurs années à des traitements interdits – microfiltration, filtres UV et charbons actifs – pour faire face à des contaminations bactériennes ou chimiques sur le site de Perrier, à Vergèze (Gard), comme sur son site des Vosges, où sont puisées les eaux d’Hépar, de Contrex et de Vittel.
En outre, contre l’avis de la direction générale de la santé, l’exécutif a donné son accord au géant suisse en février 2023 pour qu’il continue à utiliser un système de microfiltration non réglementaire.