L’homme qui s’est rendu après la mort d’un pompier des suites d’un coup de feu dans un bar d’Ajaccio a été mis en examen, vendredi 27 décembre, pour meurtre et violences volontaires, a-t-on appris auprès du parquet.
Six personnes avaient également été blessées après qu’Anthony P. eut fait usage de son arme, le 23 décembre au soir, dans l’établissement très fréquenté Le Lamparo. Après avoir pris la fuite, ce quadragénaire déjà condamné dans une autre affaire, s’était finalement rendu au commissariat, quarante-huit heures plus tard, le jour de Noël. La « piste d’un différend privé entre l’auteur des coups de feu et la victime » est privilégiée, avait dit le procureur, mardi.
Le mis en cause est déjà connu de la justice. En juin 2016, il avait comparu devant la cour d’assises des Bouches-du-Rhône, à Aix-en-Provence, qui l’avait condamné à trente mois de prison pour recel de véhicule et acquitté pour l’association de malfaiteurs dans le procès de l’assassinat d’Yves Manunta, tué le 9 juillet 2012 à Ajaccio. Jugé à l’époque à ses côtés, Nizzar Feddaoui avait été condamné à quinze ans de réclusion criminelle pour association de malfaiteurs et pour l’incendie volontaire en bande organisée du véhicule utilisé par les auteurs de l’assassinat.
Vive émotion en Corse
En Corse, les tirs mortels au bar Le Lamparo, juste avant Noël, ont suscité une vive émotion. De nombreux commerces du centre d’Ajaccio avaient baissé leurs rideaux durant quarante-huit heures. Ils feront de même, samedi, le temps des obsèques du jeune pompier célébrées dans la cathédrale d’Ajaccio.
« Aiacciu [Ajaccio en langue corse] et la Corse pleurent un de leurs enfants, dont la vie a été fauchée, et plusieurs blessés graves. Le temps est au deuil. Viendra, nécessairement, celui de la réflexion collective pour mettre fin à cette folie », avait écrit, sur X mardi, Gilles Simeoni, président de la collectivité de Corse.
Le Lamparo a été fermé pour deux mois sur arrêté préfectoral face à « la répétition d’actes délictueux graves dans un délai court » mais aussi face au « risque de réitération important ». Dans la nuit du 15 au 16 novembre, le patron du Lamparo avait été touché par deux tirs à la jambe devant son établissement, sans que ses jours ne soient en danger. Un homme avait été placé en détention provisoire pour tentative d’homicide.