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Le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, a dénoncé, samedi 10 mai, le texte sur l’aide à mourir, qui sera débattu à partir de lundi à l’Assemblée nationale. De leur côté, la chanteuse Line Renaud et l’ancien premier ministre Gabriel Attal ont cosigné une tribune le défendant.

Ce texte est « profondément déséquilibré » et « fait sauter tous les verrous. Ce n’est pas un texte d’apaisement, c’est un texte de rupture anthropologique », a affirmé au Journal du dimanche M. Retailleau à propos de la proposition de loi déposée par Olivier Falorni (apparenté Modem). « S’il était voté en l’état, il deviendrait plus facile de demander la mort que d’être soigné », dénonce le ministre de l’intérieur Les Républicains, parlant d’un texte qui « est celui du renoncement, de l’abandon ». « Je me battrai, parce que notre société a besoin de soins palliatifs, pas d’une légalisation de l’euthanasie », prévient Bruno Retailleau.

« Si nul ne souhaite mourir, en revanche, certains peuvent vouloir arrêter de souffrir », arguent de leur côté Line Renaud, qui a 96 ans, et Gabriel Attal, 36 ans, dans les colonnes de La Tribune dimanche. Pour eux, « s’opposer par conservatisme à toute évolution du droit, c’est faire passer son dogmatisme avant la souffrance des malades. C’est manquer à son devoir d’écoute et d’humanité pour imposer sa morale ». Line Renaud et Gabriel Attal, qui préside le groupe macroniste Ensemble pour la République à l’Assemblée nationale, appellent en conséquence à agir « pour offrir aux malades la liberté de choix ».

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Un débat parlementaire qui s’annonce agité

Fin avril, les députés ont approuvé la proposition de loi en commission des affaires sociales pour permettre à des malades avec une « affection grave et incurable » qui « engage le pronostic vital, en phase avancée ou terminale » et ne supportant plus leurs souffrances, de recevoir ou de s’administrer une substance létale.

La ministre de la santé, Catherine Vautrin, a estimé le mois dernier que l’ouverture d’une aide à mourir est « essentielle pour celles et ceux dont la souffrance (…) ne peut être soulagée », assurant que cela n’ouvre pas « une rupture anthropologique » en raison des multiples conditions fixées.

Dans un avis, la Haute autorité de santé a jugé « impossible », faute de consensus médical, de déterminer qui pourrait bénéficier d’une aide à mourir en se basant sur un pronostic vital engagé « à moyen terme » ou sur une « phase terminale » de maladie, mais elle suggère de prendre en compte « la qualité du reste à vivre » de la personne.

Le texte sur la fin de vie a été scindé en deux propositions de loi, l’une sur l’aide à mourir et l’autre, beaucoup plus consensuelle, sur les soins palliatifs.

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Le Monde avec AFP

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