Comme un air de déjà-vu. Les syndicats agricoles français appellent leurs adhérents à se mobiliser à partir de lundi 26 mai, début de l’examen par l’Assemblée nationale d’une proposition de loi controversée visant à lever les « entraves » à l’exercice de leur métier, qui prévoit d’abroger plusieurs dispositions de protection de l’environnement, sur l’eau, les pesticides, les extensions d’élevages… Les syndicats dénoncent les modifications apportées au texte lors de l’examen en commission à l’Assemblée, qui limitent la portée de certaines mesures voulues par les sénateurs. Une décision européenne pourrait attiser leur mécontentement.
Après les Etats membres, le Parlement européen a approuvé, jeudi 22 mai, une proposition de la Commission qui, certes, augmente de 50 % les droits de douane sur les produits agricoles d’origine russe et biélorusse, comme le sucre, le vinaigre, la farine et les aliments pour animaux, mais qui prévoit aussi de surtaxer, dès juillet, les millions de tonnes d’engrais bon marché importées de Russie et de Biélorussie chaque année.
A l’heure où les agriculteurs redoutent une flambée des prix, elle instaure un droit de douane de 6,5 % auquel s’ajoute la mise en place progressive de prélèvements compris entre 40 et 45 euros par tonne de fertilisant azoté. D’ici à 2028, les taxes sur les produits russes et biélorusses payées par les importateurs devraient augmenter jusqu’à 430 euros par tonne. Plus de trois ans après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, il faut cesser « d’alimenter la machine de guerre » de Vladimir Poutine et « limiter la dépendance des agriculteurs européens à l’égard des engrais russes », explique l’eurodéputée lettone Inese Vaidere (PPE, droite).
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