Ancien étudiant en médecine à l’université de Tours, Nicolas W. est sanctionné de trois années d’exclusion de tout établissement public d’enseignement supérieur, annonce l’établissement vendredi 6 juin. L’étudiant, qui fréquentait la faculté de médecine entre 2017 et 2020, a déjà été condamné à cinq ans de prison avec sursis, assortis d’une période de sursis probatoire de trois ans, en janvier, par la cour d’appel d’Orléans pour des faits d’agression sexuelle dans le cadre de soirées privées.
La section disciplinaire du conseil académique d’Aix-Marseille Université a rendu ce jugement dans le cadre d’une procédure dépaysée. Elle a estimé que « les faits d’agression sexuelle commis sur deux étudiantes de la faculté de médecine doivent être regardés comme ayant porté atteinte à l’ordre, au bon fonctionnement et à la réputation de l’établissement », précise le communiqué de l’université de Tours qui salue « une sanction exemplaire » à même de « conforter les actions des universités en matière disciplinaire pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles ».
L’affaire Nicolas W. a fait l’objet d’un véritable feuilleton judiciaire depuis cinq ans. L’étudiant, qui n’a pas moins de cinq plaintes déposées contre lui pour des faits de viol et d’agressions sexuelles, avait fait deux mois de détention provisoire, entre septembre et novembre 2020. Il avait pu néanmoins continuer ses études à l’université de Limoges, où il avait réalisé un stage d’un mois dans un service de gynécologie dans un centre hospitalier de Nouvelle-Aquitaine.
Exclu du CHU de Limoges
La mission relative à la lutte contre les violences sexuelles et sexistes de l’inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR), dans une note datée de mai 2022, avait alors reproché à l’université de Tours de ne pas avoir saisi sa section disciplinaire, même après le départ de l’étudiant de l’établissement, car cette instance est la seule apte à prendre une sanction d’interdiction d’inscription dans l’enseignement supérieur.
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