Une nouvelle agression au couteau dans l’enceinte scolaire est survenue le 24 septembre dans un collège de Benfeld (Bas-Rhin), la quatrième en six mois. Comment expliquer ces épisodes paroxystiques où la violence s’exerce aussi sur des adultes – par opposition aux rixes entre élèves, dont le monde scolaire était jusqu’ici plus coutumier ? Sans se prononcer sur le fond des dossiers, chaque cas étant différent, Johanna Dagorn, sociologue spécialiste des questions de violence, chercheuse associée au laboratoire Laces de l’université de Bordeaux et ancienne membre de la délégation chargée de la prévention des violences en milieu scolaire au ministère de l’éducation nationale, questionne le cadre général de ces violences.
Pensez-vous qu’il existe, pour la vague d’agressions en milieu scolaire en France, un effet de mimétisme, similaire à celui qui a pu être documenté aux Etats-Unis chez les « columbiners », ces adolescents qui imitent les auteurs de la tuerie de Columbine (1999) ?
A ce stade, nous sommes réduits à formuler des hypothèses, qui ne sont d’ailleurs pas mutuellement exclusives et peuvent se superposer. Le fait que ces agressions soient en boucle sur les chaînes d’information, pour des personnes qui ne vont pas bien, peut mettre en avant le geste et susciter l’imitation. Cela pose donc également la question de la médiatisation : quand des violences paroxystiques surviennent, elles sont très médiatisées. On ne peut que constater que la violence à l’école est, en retour, de plus en plus spectaculaire.
Il vous reste 79.57% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.