La justice a ordonné mercredi 18 juin un nouvel interrogatoire de la grand-tante du petit Grégory Villemin, tué en 1984, en vue de sa possible mise en examen pour « association de malfaiteurs criminelle », a déclaré le procureur général de la cour d’appel de Dijon, Philippe Astruc.
La convocation de Jacqueline Jacob, qu’une expertise en graphologie a désignée comme l’autrice d’une lettre anonyme menaçante adressée en 1983 aux parents du petit Grégory, « ne devrait pas intervenir avant quelques mois », précise Philippe Astruc dans un communiqué.
Elle avait déjà été mise en examen en 2017 pour « enlèvement et séquestration suivie de mort », avec son époux, Marcel. Mais les poursuites les visant avaient été annulées pour vice de forme.
« Procéder à l’interrogatoire »
La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Dijon, qui supervise le dossier depuis sa réouverture en 2008, a listé en début d’année les « éléments qui concernent Jacqueline Jacob », rapporte le procureur général, sans donner de détails. Le parquet général a estimé que ces éléments « ne suffisaient pas » à la poursuivre pénalement, précise-t-il.
Mais, suite à une audience le 9 avril, la chambre de l’instruction a rendu mercredi un arrêt demandant à son président de « procéder à l’interrogatoire » de Mme Jacqueline Jacob et « envisager sa mise en examen sous la qualification d’association de malfaiteurs criminelle », selon son communiqué.
Grégory Villemin, 4 ans, a été retrouvé noyé et ligoté le 16 octobre 1984 dans une rivière des Vosges. Le jour-même, une lettre anonyme est adressée au père par un « corbeau » qui harcèle depuis plusieurs années la famille.
Bernard Laroche, un cousin du père, est rapidement mis en cause sur la base d’accusations de sa belle-fille, une adolescente de 15 ans, qui reviendra ensuite sur ses propos. Il est relâché mais Jean-Marie Villemin, convaincu de sa culpabilité, le tue en mars 1985.