La séquence médiatique qui a suivi la condamnation, le 25 septembre, de Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison ferme pour « association de malfaiteurs » (il a fait appel), lors du procès sur les soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007, n’a pas fait du bien au Parquet national financier (PNF), même si son président, Jean-François Bohnert, assure qu’il est en sorti « renforcé ». C’est le diagnostic qu’expriment, sous le couvert de l’anonymat pour cause de droit de réserve, beaucoup de magistrats.
« Cette période n’a pas été bonne pour nous. Il aurait fallu anticiper la bataille de communication auprès du public et auprès de l’ensemble de nos pairs. On ne l’a pas du tout fait », estime un magistrat du PNF. Un avocat général d’une cour d’appel renchérit : « Après la condamnation, le PNF a été totalement absent. Certes toute l’institution judiciaire l’a été, mais il y avait un espace pour faire de la pédagogie, et pour ramener le fond du dossier dans le débat public. »
Après le jugement de la 32e chambre du tribunal de Paris, l’institution judiciaire est restée muette pendant quatre jours. Pendant ce temps, les proches de Nicolas Sarkozy, soutenus notamment par les médias de la sphère Bolloré (CNews, Europe 1, Le Journal du dimanche), critiquaient une décision « contraire à l’Etat de droit », selon les propres mots de l’ex-président de la République, et dénonçaient un « coup d’Etat judiciaire ».
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