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Dénonçant la partialité du juge, la procureure Marta Durantez Gil a fait appel, jeudi 6 mars, du jugement qui a condamné, en février, l’ancien président de la Fédération de football espagnole, Luis Rubiales, à une amende pour un baiser imposé à la joueuse Jenni Hermoso. Mme Durantez Gil a réclamé un nouveau procès. Dans son recours, consulté par l’Agence France-Presse (AFP), la magistrate demande que « le procès soit déclaré nul » et réclame une nouvelle audience « avec un autre magistrat qui ne semble pas, au minimum, marqué par la partialité ».

Elle avait requis en première instance deux ans et demi de prison contre M. Rubiales pour agression sexuelle et pour les pressions ensuite exercées sur la joueuse pour atténuer le scandale. L’ex-président de la Fédération espagnole de football, qui a lui aussi fait appel de ce jugement, comme Jenni Hermoso, avait été finalement condamné à 10 800 euros d’amende pour agression sexuelle et relaxé des autres faits pour lesquels il était jugé.

Dans ses motivations, Marta Durantez Gil accuse le juge José Manuel Fernandez-Prieto de l’avoir privée « de poser des questions pertinentes à plusieurs témoins » et dénonce aussi une « incohérence du jugement ». Lors du procès, la procureure avait assuré qu’il n’y avait pour elle « aucun doute » sur le fait que Jenni Hermoso avait été embrassée sans son consentement lors de la remise des médailles après le sacre des Espagnoles au Mondial, le 20 août 2023, en Australie.

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« Absence de violence ou d’intimidation »

Luis Rubiales avait également écopé d’une interdiction de s’approcher de Jenni Hermoso à moins de 200 mètres et de communiquer avec elle pendant un an. Dans sa décision, le tribunal avait estimé que l’ancien homme fort du football espagnol avait « réalisé par surprise un acte qui porte atteinte à la liberté sexuelle d’une autre personne sans le consentement de l’agressée ».

Pour justifier cette simple condamnation à une amende, et non à une peine plus importante, le juge José Manuel Fernandez-Prieto avait souligné que l’agression sexuelle jugée, « bien que toujours répréhensible, s’inscrivait parmi celles de moindre intensité (…) dans le code pénal, en l’absence de violence ou d’intimidation ». Concernant le délit de coercition, le juge avait considéré qu’aucun élément n’avait été apporté pour prouver l’existence d’un acte de violence ou d’intimidation, qui sont les conditions requises pour établir de tels faits.

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Erigée en symbole de la lutte contre le sexisme dans le sport, Mme Hermoso avait déclaré pendant le procès s’être sentie « peu respectée » en tant que femme lorsque Luis Rubiales l’avait embrassée sur la bouche et avait aussi décrit les « innombrables » pressions subies après ce geste pour étouffer le scandale.

Le Monde avec AFP

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