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Histoires Web samedi, février 15
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Le premier ministre rencontre depuis la fin de matinée, samedi 15 février, l’association des victimes de violences et d’agressions sexuelles du collège-lycée Notre-Dame de Bétharram, dans les Pyrénées-Atlantiques, à la mairie de Pau, qu’il dirige encore.

Un peu avant midi, le chef du gouvernement a commencé à échanger avec huit victimes à la mairie de la cité béarnaise, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse, alors qu’à l’extérieur une dizaine de manifestants scandaient « Bayrou démission ».

« On a beaucoup de choses à lui dire », avait déclaré Alain Esquerre à la presse avant la rencontre à huis clos avec le premier ministre à qui il avait demandé mercredi d’« allouer davantage de moyens au parquet de Pau pour cette affaire » et de faire « des violences sexuelles une priorité nationale ». « On fait le procès de François Bayrou. Ce sera le procès de toute la population locale. Tout le monde savait qu’il y avait des violences à Bétharram. C’est d’ailleurs ce qui faisait l’ADN de cet établissement », a ajouté M. Esquerre.

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Une centaine de plaintes

Le ministre de la justice, Gérald Darmanin, a fait savoir samedi qu’il y aurait « plus de moyens pour les parquets en général, pour le parquet de Pau en particulier », « d’ailleurs à la demande du premier ministre, toujours très attentif à ce qui se passe dans sa commune ».

Deux premières plaintes pour violences avaient été déposées en 1996, dont l’une concernait un camarade de classe d’un fils de M. Bayrou, selon le père de la victime, et une autre pour viol en 1998, qui n’a pas pu aboutir en raison du décès du prêtre mis en cause, retrouvé deux ans plus tard dans le Tibre à Rome.

Le parquet de Pau mène l’enquête depuis un an sur une centaine de plaintes visant des faits présumés de violences, d’agressions sexuelles et de viols commis au collège-lycée Notre-Dame de Bétharram, entre les années 1970 et 1990. Le ministère de l’éducation nationale a annoncé, dans un communiqué publié vendredi soir, avoir « demandé au rectorat de Bordeaux d’avancer ses opérations de contrôle » afin de « disposer d’éléments sur le fonctionnement actuel de cet établissement ». Le ministère rappelle en revanche que la « politique de contrôle des établissements privés sous contrat » a été « renforcée » en 2024, après un rapport parlementaire sur leur financement public qui pointait une certaine opacité.

Démentis répétés du premier ministre

François Bayrou était ministre de l’éducation nationale entre 1993 et 1997, puis député des Pyrénées-Atlantiques et président du conseil général les années suivantes. Certains de ses enfants ont été scolarisés dans cet établissement, fondé en 1837, où sa femme a enseigné le catéchisme. L’un de ses fils était notamment dans la classe d’un élève à l’origine de la première plainte déposée contre un surveillant, pour une violente claque qui avait percé le tympan du garçon, en avril 1996.

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Après plusieurs articles de Mediapart affirmant que M. Bayrou avait connaissance de certains faits relatifs à Notre-Dame de Bétharram, le premier ministre a plusieurs fois démenti ces derniers jours à l’Assemblée nationale avoir eu vent des affaires de violences physiques et sexuelles entourant cet établissement catholique privé béarnais.

Il a aussi affirmé, mercredi après-midi auprès du Monde, n’avoir « jamais été au courant de ces affaires-là » et qu’il « n’aurai[t] pas scolarisé [ses] enfants dans un établissement » s’il avait su qu’il s’y passait « des choses de cet ordre ».

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