La nouvelle est tombée du ciel. En février, Airbus annonçait reporter la concrétisation de plusieurs concepts d’avions propulsés à l’hydrogène dévoilés en septembre 2020. Les équipes de l’avionneur européen planchaient notamment sur un avion moyen-courrier pouvant embarquer jusqu’à 200 passagers et voler 3 700 kilomètres, grâce à une turbine à gaz fonctionnant à l’hydrogène liquide stocké dans la partie arrière du fuselage. Ce modèle était censé entrer en service en 2035. « A cette date, commercialiser un avion à hydrogène n’est pas viable, mais notre ambition en matière de décarbonation du secteur reste inchangée », précise un porte-parole d’Airbus, en soulignant que le groupe ajustait ses projets d’hydrogène « en fonction de la maturité de l’écosystème et des technologies ».
Une filière hydrogène verte suppose de produire en grande quantité ce combustible à partir d’énergies renouvelables (hydraulique, éolien, solaire…), à un coût compétitif, d’installer des stations de ravitaillement, d’assurer sa distribution et d’équiper les aéroports. Or, comme l’observe Bruno Darboux, président d’Aerospace Valley, le pôle de compétitivité consacré à l’aéronautique, « le grand basculement de la transition énergétique, celui des énergies fossiles vers les énergies renouvelables, n’est pas effectué ». « Pourtant, il est nécessaire et même encouragé », affirme-t-il, rappelant que l’Union européenne s’est fixé l’objectif d’atteindre la neutralité carbone en 2050.
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