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Histoires Web mardi, mai 6
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Saâda Arbane est une Oranaise de 31 ans, mariée et mère d’un jeune garçon. Survivante des atrocités commises pendant la guerre civile en Algérie dans les années 1990, elle assure être devenue, à son insu et même contre son gré, le modèle d’Aube (Fajr, en arabe), l’héroïne du dernier roman de l’écrivain franco-algérien Kamel Daoud, Houris, publié à l’été 2024 par Gallimard et récompensé par le Goncourt en novembre. « A trois reprises, affirme-t-elle au Monde dans un entretien réalisé par visioconférence, Kamel Daoud et sa femme m’ont demandé le droit d’utiliser mon histoire. J’ai refusé à chaque fois. »

Se sentant « trahie », Saâda Arbane a lancé deux procédures judiciaires, l’une en Algérie pour « violation du secret médical », l’autre en France pour « atteinte à la vie privée ». Portée par les avocats William Bourdon et Lily Ravon, cette dernière est le fruit d’une assignation en justice délivrée à l’écrivain le 13 février, dont Mediapart a déjà fait état et que Le Monde a consultée. Elle pourrait déboucher d’ici à quelques mois sur un procès civil devant la 17e chambre du tribunal judiciaire de Paris. Kamel Daoud, dont l’épais roman ne se limite pas à l’histoire litigieuse mais est aussi une réflexion sur le passé récent de son pays, nie pour sa part toute atteinte à la vie privée de Saâda Arbane.

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