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« Non à l’accord du Mercosur ! » Des agriculteurs ont, de nouveau, fait entendre, leur opposition au fameux traité de libre-échange, mercredi 11 décembre. A Calais (Pas-de-Calais), où une centaine de tracteurs ont bloqué l’autoroute A16, dans le sens Boulogne-Dunkerque, près du tunnel sous la Manche, à l’appel des Jeunes Agriculteurs et de la FDSEA, branche départementale de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles. Mais aussi à Dijon, où près d’une centaine d’adhérents de ces mêmes syndicats ont défilé en ville, déversant fumier et pneus usagés.

L’accord conclu, vendredi 6 décembre, entre l’Union européenne (UE) et les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay) hérisse une bonne partie du monde paysan français et provoque une levée de boucliers unanime de l’ensemble des syndicats agricoles, alors que la Commission européenne vient de rendre public l’intégralité du texte.

La Commission assure que le traité ne pénaliserait pas les agriculteurs européens. Il contient « beaucoup de garanties », avait affirmé, lundi 9 décembre, le commissaire à l’agriculture, le Luxembourgeois Christophe Hansen. Ce dernier a précisé que certains secteurs, comme les produits laitiers ou le vin, bénéficieraient de ce traité de libre-échange. Les vendeurs de spiritueux européens, qui ont exporté pour 388 millions d’euros en 2022, et les vendeurs de vins (221 millions d’euros) ne subiront plus la taxe douanière de 35 %. Ils ont de quoi être satisfaits, même si, à l’inverse, les pays du Mercosur souhaitent aussi exporter leurs alcools.

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Mais M. Hansen a reconnu que d’autres productions – la viande bovine et de porc, les volailles, le sucre ou encore le riz – pourraient être plus sensibles aux distorsions de marché. Le texte prévoit, en effet, un contingent de 99 000 tonnes de viande bovine originaire des pays du Mercosur à taux de douane réduit (7,5 % contre 40 % en moyenne). Selon la Fédération nationale bovine (FNB), cela reviendrait à doubler les exportations d’aloyaux vers l’Europe alors qu’elle n’en produit que 400 000 tonnes. De même, 180 000 tonnes de volaille sans droit de douane s’ajouteraient aux 300 000 tonnes déjà importées du Brésil. Il faut encore ajouter 1 million de tonnes de maïs, 190 000 tonnes de sucre et 8,2 millions d’hectolitres d’éthanol.

« Frein d’urgence »

Les filières les plus inquiètes, celles de la viande bovine, de la volaille de chair, du sucre et du maïs, ont envoyé de concert, lundi 10 décembre, une lettre ouverte au président de la République, Emmanuel Macron, lui demandant de réaffirmer son opposition à cet accord et d’« annoncer sans délai l’application du droit de veto de la France ». Elles craignent « l’arrivée massive sur le marché européen de produits issus de mode de production incompatibles avec les exigences que nous défendons ».

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