Entre les mastodontes américains, OpenAI, Meta ou Google, et le nouvel entrant chinois DeepSeek, existe-t-il une voie de passage pour les acteurs européens de l’intelligence artificielle (IA) ? Le français Mistral AI et la start-up germano-franco-britannique Helsing veulent y croire. Lundi 10 février, à l’occasion de l’ouverture du Sommet pour l’action sur l’IA qui se tient pour deux jours à Paris, les deux start-up annoncent un partenariat, avec l’ambition affirmée par Guillaume Lample, directeur scientifique et cofondateur de Mistral, de « révolutionner le secteur de la défense », industrie particulièrement propice au développement de l’IA.
« Nous partageons les enjeux de souveraineté », complète le Français Antoine Bordes, responsable de l’IA chez Helsing (créée en Allemagne et présente par l’intermédiaire de deux sociétés en France et au Royaume-Uni), assurant que « les Européens ont toutes leurs chances à condition de s’engager pleinement et d’être volontaristes ».
Cette collaboration porte sur la création de modèles dits « vision-language-action », une nouvelle génération d’IA « capables de percevoir l’environnement par le biais d’images vidéo puis de décider d’actions robotiques afin de faciliter le pilotage d’un appareil comme un drone », explique M. Bordes. Les premiers résultats sont attendus « d’ici quelques mois ». Cet accord est une réplique européenne de l’annonce, en décembre 2024, d’une collaboration entre les groupes américains Anduril, spécialiste des technologies de défense, et OpenAI, le créateur de ChatGPT, pour développer des solutions de lutte antidrones.
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