Le chauffeur du car scolaire avait consommé de la résine de cannabis avant l’accident qui a tué une lycéenne de 15 ans, jeudi 30 janvier, à Châteaudun (Eure-et-Loir), selon les résultats des analyses sanguines, a annoncé, vendredi, le parquet de Chartres.
La présence de ce produit, avec un seuil supérieur à 0,5 nanogramme, ne peut correspondre à une consommation dite passive comme l’affirme le chauffeur, a précisé dans un communiqué le procureur de la République de Chartres, Frédéric Chevallier, ajoutant que la garde à vue du chauffeur avait été prolongée vendredi matin.
Le gardé à vue affirme pour sa part « qu’il s’agit non pas d’une consommation de produits stupéfiants mais d’une contamination passive qui expliquerait la présence ainsi détectée, n’ayant pas consommé de produits stupéfiants depuis le mois de décembre dernier ». Il a affirmé que c’était sa compagne, qui consomme régulièrement, « qui pourrait être à l’origine de ce résultat. Il précise qu’il lui arrive d’allumer les “joints” qu’elle fume ». Il s’est réservé le droit de solliciter une contre-expertise, selon M. Chevallier. Le chauffeur maintient, par ailleurs, sa version des faits, à savoir « celle de la présence d’un véhicule tiers dont la manœuvre l’aurait obligé à dévier sa trajectoire, lui faisant perdre le contrôle de son bus ».
Un autre conducteur entendu
Les auditions de l’ensemble des témoins continuaient vendredi, selon le parquet. « Parmi eux, le conducteur d’un véhicule qui circulait derrière le bus disposait d’une caméra dans son véhicule qui permettra peut-être d’apprécier les conditions de l’accident », a-t-il précisé.
Selon les premières investigations et exploitations, « le croisement du bus avec un véhicule tiers, au moment de l’accident, ne serait pas confirmé par l’analyse de cette caméra ». L’enquête va se poursuivre sous la direction et le contrôle d’un magistrat instructeur que le parquet de Chartres va saisir vendredi après-midi.
Le chauffeur du car doit être présenté à un juge et le parquet compte demander son placement en détention provisoire. Les faits doivent notamment être qualifiés d’« homicide involontaire aggravé par le fait que le conducteur conduisait après usage de produit stupéfiant, blessures involontaires aggravées par la même circonstance avec des ITT inférieures à trois mois ».
L’autopsie du corps de Joanna, l’adolescente tuée dans l’accident, est en cours à l’institut médico-légal de Garches. Aucun des autres enfants blessés n’est plus hospitalisé, l’interruption totale de travail la plus élevée a été fixée à 21 jours pour l’un d’eux.