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« Les premiers faits révélés en juillet concernant l’abbé Pierre étaient déjà très graves. Cette fois, ils le sont encore plus, avec des agressions à répétition, une jeune enfant concernée, et ils se sont déroulés sur une durée encore plus longue », reconnaît avec gravité le délégué général de la Fondation Abbé Pierre, Christophe Robert. Dix-sept nouveaux témoignages accusant le fondateur du mouvement Emmaüs de violences sexuelles, commises à partir des années 1950, et jusqu’à deux ans avant sa mort, en 2007 à l’âge de 94 ans, ont été rendus publics par les trois entités du Mouvement Emmaüs.

« Nous sommes sous le choc, très peinés, très en colère, et nous apportons tout notre soutien aux victimes qui ont eu le courage de témoigner », poursuit Christophe Robert, à l’unisson du délégué général d’Emmaüs international, Adrien Chaboche, et de celui d’Emmaüs France, Tarek Daher.

Débute une nouvelle étape dans la démarche de « transparence totale » initiée en 2023, après que le mouvement a reçu, puis entendu, le témoignage d’une femme abusée par l’abbé Pierre dans les années 1980. Un premier jalon avait été de rendre public, le 17 juillet, sept témoignages recueillis à l’issue d’une enquête interne par le cabinet indépendant Egaé, et d’annoncer le lancement d’un appel à témoignages. Des temps d’information des salariés et bénévoles et des moments d’échanges ont été organisés.

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« Il ne s’agissait pas d’un secret de Polichinelle. Nous savions bien sûr que l’abbé Pierre avait eu une vie affective et sexuelle. Mais tout le monde est tombé de sa chaise quand les violences ont été révélées », témoigne Adrien Chaboche. Des cellules d’écoute psychologique ont été mises en place, et sollicitées – sans qu’il n’y ait encore de chiffres à ce sujet. Une réflexion collective a été aussitôt annoncée. « Celle-ci aura bien lieu, mais les conseils d’administration des trois entités ont d’ores et déjà pris la mesure des graves faits révélés ce 6 septembre, et en ont tiré les conséquences », annonce Tarek Daher.

« Ne pas affaiblir notre combat »

La Fondation Abbé Pierre, fondée en 1988 et reconnue d’utilité publique en 1992, va changer de nom. « La décision est difficile et douloureuse, précise Christophe Robert. Il ne s’agit pas de balayer la mémoire de l’abbé Pierre, qui a fait d’immenses choses au sein de nos organisations et pour le pays. Elle a été prise en raison de la gravité des faits, par respect pour les victimes et pour ne pas affaiblir notre combat si important contre la pauvreté et le mal-logement. »

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