A Vinci, la vraie-fausse sortie de Xavier Huillard, l’homme qui a métamorphosé le groupe de BTP

« Vous voyez les Algeco avec tous ces étages, là-bas ? Vous savez ce qu’on y met ? », demande Xavier Huillard aux journalistes qu’il reçoit dans les salons du Groupe Vinci, en surplomb des voies ferrées du Nord-Ouest parisien et d’un terrain vague en chantier. « Des normes, des étages de normes ! » Mi-janvier, l’investiture de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis a lieu dans moins de cinq jours. Devant de généreuses assiettes de framboises, le patron du géant du BTP et des concessions passe en revue l’année écoulée, celle à venir, peste contre l’Etat français peu friand des partenariats avec le privé. Et rêve alors d’« un Elon Musk à la française ».

C’est sa dernière tournée de vœux. A 70 ans, le président-directeur général arrivé de manière fracassante vingt ans plus tôt à la tête de la multinationale, frappé par la limite d’âge, doit passer la main. En partie du moins. Jeudi 17 avril, l’assemblée générale doit dissocier les fonctions de président et de directeur général et entériner la désignation comme administrateur de Pierre Anjolras, 59 ans, appelé à devenir rapidement directeur général. Un autre X-Ponts qui maîtrise, comme son prédécesseur, le secteur de la construction, le métier le plus délicat du groupe, celui dont les chantiers dégagent des marges minimes à 3 ou 4 % et dont le moindre dérapage peut entraîner des pertes abyssales.

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