Dire que la République est née à Versailles peut surprendre. D’autant que sa soudaine résurrection, le 4 septembre 1870, voit le nouveau pouvoir, confronté à l’insurrection de la Commune de Paris (18 mars-28 mai 1871), opérer une sanglante répression où l’adjectif « versaillais », désignant les champions du nouveau régime, prend une durable connotation liberticide. Pourtant, c’est bien dans le temple de l’absolutisme que, par un habile amendement proposé par le député du Nord Henri Wallon (1812-1904), la République assura sa pérennité, puisqu’on y affirmait la composition d’un Parlement bicamériste face à un président dont le mandat est renouvelable (30 janvier 1875). Là encore que, un mois plus tard, deux lois constitutionnelles organisent le Sénat et les pouvoirs publics, suppléant le manque de cadre constitutionnel depuis 1870.
C’est cet anniversaire discret que le château de Versailles entend célébrer cette année en proposant, outre l’accès au public de certaines de ses salles jusqu’ici inaccessibles, un récit de ce moment-clé dont le présent garde l’empreinte, lors des révisions constitutionnelles (17 déjà sous la Ve République de 1963 à 2024) qui nécessitent la réunion en Congrès des deux Assemblées, comme lors des déclarations du président de la République au Congrès depuis le quinquennat Sarkozy.
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