C’est un retour en grâce pour Henri-Georges Adam. Cet artiste, auquel le Musée national d’art moderne de Paris consacrait une exposition monographique en 1966, est totalement tombé dans l’oubli. Né à Paris en 1904, il est mort brutalement en 1967 et laissait un travail abondant sans héritier. Si sa veuve, Yvette, avait monté quelques expositions, elle se séparait six ans plus tard de son fond d’atelier.
Au début des années 1990, la galerie d’art Inard, dépositaire de quelque 300 œuvres, envisagea de bâtir une fondation sur un terrain propriété de la mairie de Toulouse. Mais, endettée, la galerie a été contrainte de vendre sa collection à la ville. Celle-ci a décidé de ranger les gravures, tapisseries, cartons de tapisserie, sculptures monumentales, dessins, plaques de cuivres gravées, masques et médailles dans des caisses, rangées dans ses entrepôts et ses ateliers de restauration.
Plus de trente ans après, une centaine d’œuvres sortent de leur long sommeil et sont exposées dans quatre lieux de la ville : au Musée des arts précieux Paul-Dupuy, à la chapelle de La Grave, au Castelet de l’ancienne prison Saint-Michel et au Monument à la gloire de la Résistance. A la manœuvre de cette renaissance, Yann Le Chevalier. Cet éditeur de livres, catalogues et revues d’art a convaincu David Madec, le directeur des musées et monuments de Toulouse, de l’enjeu d’un tel projet. « Il n’y a plus de témoin vivant capable de parler de lui. A part moi, puisque j’ai effectué un inventaire de ses œuvres, se justifie Yann Le Chevalier, le commissaire de l’exposition. Il était urgent d’organiser un événement pour montrer le panorama des créations de l’artiste. »
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