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« Les choses vont bien pour nous », reconnaît Olivier Schiller, président-directeur général de Septodont, en ce matin du 31 janvier. Cette entreprise de belle taille – 440 millions d’euros de chiffre d’affaires, 2 200 salariés, 95 % de son activité à l’export – fabrique des produits innovants pour les dentistes. A une époque où le sourire ultrabrillant est de rigueur, tout va donc plutôt très bien. Tout, sauf une chose : l’entrée en vigueur progressive de la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive, en anglais), qui établit de nouvelles règles de publication par les grandes entreprises d’informations liées à la durabilité sur le plan de l’environnement, du social et de la gouvernance.

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C’est peu dire que cette directive, et sa sœur jumelle, la CS3D, qui porte sur la « diligence raisonnable des entreprises en matière de développement durable », font s’étrangler les chefs d’entreprise, tandis que de l’autre côté de l’Atlantique le duo Trump-Musk dérégule à tout-va. « La CSRD nous impose de renseigner 1 174 indicateurs différents, argumente Olivier Schiller, et pour chacun d’entre eux, il faut fournir une matrice de double matérialité – qui vise à donner une vision hiérarchisée des impacts de l’activité de l’entreprise sur son environnement –, mesurer les impacts et proposer un plan d’action. » A l’échelle de Septodont, la mise en place de la CSRD représente un coût initial de 500 000 euros, suivi chaque année de « dizaines de millions d’euros » de rémunération des consultants chargés du chantier, assure ce chef d’entreprise.

Dans le contexte du décrochage économique de l’Europe face à des Etats-Unis plus conquérants et puissants que jamais, les organisations patronales estiment que ce « délire bureaucratique », selon les termes employés par Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas, en novembre 2024, va mettre encore un peu plus en péril la compétitivité européenne. Un discours reçu cinq sur cinq par Stéphane Séjourné, vice-président de la Commission européenne chargé de la stratégie industrielle, et par le ministre délégué chargé de l’Europe, Benjamin Haddad. « Nos entreprises ont besoin de simplification, pas d’alourdissement administratif supplémentaire », a-t-il argumenté.

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