« Vous avez remarqué les âges des résistants, qui se trouvent sur les stèles que vous avez nettoyées ? » Face à l’intervenante de l’Office national des combattants et victimes de guerre, une poignée de jeunes gens sont adossés, vendredi 7 février, au monument de la butte de La Maltière, située à Saint-Jacques-de-la-Lande, près de Rennes. Ce sont des garçons de moins de 18 ans, placés « sous main de justice » après des faits de délinquance.
A leurs côtés, plusieurs éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). « J’ai vu marqué des 20 ans, 21 ans. Ils étaient très jeunes », répond enfin un adolescent, sous le regard approbateur de l’intervenante. « Certains n’étaient guère plus âgés que vous. Le plus jeune avait 18 ans », poursuit cette dernière en tentant, par ce parallèle, d’éveiller l’intérêt de son auditoire pour ce lieu d’exécution de la seconde guerre mondiale, où près de 70 résistants ont été fusillés par les nazis. L’un des garçons sort son téléphone de sa poche et commence à pianoter, immédiatement repris par une des éducatrices.
A l’heure où les députés s’apprêtent à examiner, à partir de mercredi 12 février, une proposition de loi de l’ancien premier ministre Gabriel Attal à la tonalité très répressive, visant à « restaurer l’autorité de la justice à l’égard des mineurs délinquants et de leurs parents », Le Monde est allé à la rencontre de celles et ceux qui, au sein de la PJJ, œuvrent à un travail éducatif avec les mineurs, en amont et en aval de la décision judiciaire.
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