« A Real Pain » : Jesse Eisenberg dans un road trip drôle et émouvant sur le traumatisme juif

L’AVIS DU « MONDE » – À NE PAS MANQUER

Pour qui aime le cinéma, Jesse Eisenberg, acteur drôlement inquiet, d’une étrangeté nerveuse qui ne désarme jamais, charrie de vieilles tendresses. On pense à Jean-Pierre Léaud, par exemple, dont Eisenberg serait comme la face new-yorkaise d’une même pièce.

A 41 ans et déjà vingt de carrière derrière lui, ce natif du Queens n’est pas ce qu’on appelle une star, plutôt une figure biface et reconnue du cinéma américain. Un pied dans la création indépendante avec Noah Baumbach (Les Berkman se séparent, 2005), Greg Mottola (Adventureland, 2009) ou Kelly Reichardt (Night Moves, 2013). L’autre dans les studios aux côtés de Ruben Fleischer (Bienvenue à Zombieland, 2009) ou de Zack Snyder (Batman v Superman, 2016). Sans oublier sa fine interprétation de Mark Zuckerberg dans The Social Network (2010), de David Fincher – nonobstant la récente et frankensteinienne mise à niveau de l’ami.

Père taxi, mère clown (du moins durant un moment), l’éternel jeune homme grandit dans une famille singulière, sa sœur cadette, Hallie Kate, étant cette fillette qui, dans une pub célèbre pour Pepsi Cola, se met à parler avec la voix de Marlon Brando dans Le Parrain pour menacer un restaurateur italien qui lui a refilé en douce un Coca.

Il vous reste 74% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.