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Histoires Web lundi, mai 12
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Emilien, 55 ans, est en train de profiter du soleil printanier sur un banc, samedi 10 mai, à 15 heures, à Port-Royal, à Paris. Ce Béninois a tout juste le temps de regarder ce qu’il se passe autour de lui, qu’il se retrouve au milieu d’un rassemblement de néofascistes. Pas de quoi effrayer cet ancien compagnon de route de l’activiste « panafricaniste » Kémi Séba, qui à la fin des années 2000 avait pour ambition de regrouper dans son mouvement suprémacistes noirs et nationalistes blancs.

Rapidement, la conversation s’engage entre Emilien, « le kémite », et Théo, un militant d’ultradroite. « En discutant avec les nationalistes, je me suis rendu compte qu’on était d’accord sur pas mal de points », lui fait-il remarquer. « Mais oui, c’est ça ! C’est l’oligarchie et les médias qui nous divisent pour garder la main ! », lui répond son interlocuteur.

Mais, samedi, à Paris, les échanges n’étaient pas tous aussi courtois entre Parisiens et le petit millier de militants d’ultradroite qui ont défilé dans le quartier de Montparnasse. « Elle aime la bite des juifs », lâche un participant alors qu’une femme crie en leur direction « fascistes ». « Mais comment peut-on autoriser des trucs pareils ? Ce n’est pas possible ? ! », s’émeut un sexagénaire, les larmes aux yeux, pendant que la colonne de manifestants descend la rue de Rennes, scandant « Europe, jeunesse, révolution », drapeaux à croix celtiques au vent, sous le regard ahuri des badauds attablés en terrasse des cafés.

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