Environ 200 migrants mineurs isolés occupent La Gaîté Lyrique à Paris depuis près d’une semaine dans l’attente d’une solution d’hébergement, a-t-on appris lundi 16 décembre. « Nous sommes là pour avoir droit au logement, à la santé et à l’éducation », a expliqué à l’Agence France-Presse (AFP) Précieux, migrant congolais de 16 ans, et délégué du Collectif des Jeunes de Belleville, à l’origine de l’occupation de la salle de spectacle depuis le 10 décembre. « J’aimerais qu’on ne reste pas trop longtemps ici », a-t-il ajouté.
« Même si nous ne dormons plus dans le froid, rester tout le temps ici est un peu ennuyeux », reconnaît Alhassane, migrant guinéen de 15 ans. Les jeunes mineurs bénéficient de deux repas chaque jour, distribués grâce à des dons alimentaires et financiers.
Interrogé par l’AFP, un porte-parole de la Gaîté Lyrique, David Robert, se montre compréhensif envers le mouvement d’occupation, mené par des « jeunes super respectueux ». Mais il regrette « une situation intenable » pour ce lieu culturel de la Ville de Paris situé dans le 3e arrondissement. « Plusieurs centaines de milliers d’euros de pertes directes » ont été estimées après l’annulation d’évènements privés et publics ces derniers jours, a-t-il détaillé.
« Nous ne disposons pas de locaux vides que nous pourrions utiliser du jour au lendemain », a fait valoir auprès de l’AFP le premier adjoint à la maire de Paris, Patrick Bloche, en rappelant que « l’hébergement d’urgence est une compétence de l’Etat ». L’élu socialiste a dit échanger actuellement avec la Région Ile-de-France pour mettre à disposition des jeunes migrants l’ancien lycée Brassaï dans le 15e arrondissement, inoccupé depuis sa fermeture en septembre 2023.
La ville de Paris avait déjà été confrontée entre avril et juillet 2024 à l’occupation par des mineurs isolés d’un de ses lieux, la Maison des Métallos, dans le 11e arrondissement. Ceux-ci avaient été relogés dans des gymnases, après un premier refus de réquisition du lycée Brassaï par la région. Contactée par l’AFP, la préfecture de la région Ile-de-France, en charge de l’hébergement d’urgence, n’avait pas réagi lundi soir.