Manuel Valls l’espérait en réunissant à huis clos, dans un hôtel isolé, indépendantistes et non-indépendantistes, mais il n’y a pas eu, jeudi 8 mai, d’accord politique sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Un an après une flambée de violence insurrectionnelle, qui a commencé le 13 mai 2024, comme l’archipel n’en avait plus connu depuis les années 1980 (14 morts et plus de 2 milliards d’euros de dégâts), le ministre des outre-mer avait réussi à réenclencher le dialogue entre l’Etat et ses partenaires.
Mais l’offensive de la droite loyaliste contre un projet supposé d’« indépendance » honnie a rendu impossible le compromis. « Nous devons constater avec franchise qu’aucun accord n’a été conclu », a reconnu, jeudi, Manuel Valls, à l’issue de son troisième déplacement à Nouméa depuis février.
La feuille de route du ministre, accompagné d’Eric Thiers, conseiller spécial du premier ministre, François Bayrou, et fin connaisseur du dossier, était validée par le chef du gouvernement. Pour écrire la suite des accords de Matignon (1988) et de Nouméa (1998), la solution à inventer doit se situer, martèlent l’Elysée et Matignon depuis 2021, entre deux bornes : d’un côté, satisfaire l’aspiration du peuple autochtone kanak à sortir une bonne fois pour toutes de la colonisation ; de l’autre, rassurer ceux qui ont manifesté trois fois leur attachement à la France lors des référendums entre 2018 et 2021. Même si le dernier, boycotté par le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), n’a guère de valeur.
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