A Paris, artistes russes et ukrainiens tentent de faire front contre la guerre

Blafard dans son costume sombre, il a les yeux brillants de la haine et de l’ambition. Légère dans sa robe blanche, elle a le regard noir de la colère et de la détermination. Vladimir Poutine et une fillette, principale accusatrice du chef du Kremlin, s’affrontent symboliquement sur la scène d’un tribunal imaginaire dans la pièce La Haye. Ce huis clos autour d’un procès sera l’un des moments forts du Doc en scène, un festival qui rassemblera, du jeudi 13 novembre au vendredi 19 décembre, à Paris, artistes russes et ukrainiens unis dans une même opposition au Kremlin, au totalitarisme et à la guerre.

« C’est important de montrer au public français cette satire. Pour lui rappeler la dictature de Poutine, l’horreur de l’invasion de l’Ukraine par ses troupes », confie avant l’une des répétitions l’autrice de la pièce, Sasha Denisova, âgée de 51 ans. Après quinze années passées à Moscou et plus de vingt-cinq spectacles montés dans divers théâtres russes indépendants, la dramaturge ukrainienne a quitté précipitamment le pays au lendemain du 24 février 2022 et du début de « l’opération militaire spéciale » lancée par Vladimir Poutine en Ukraine. « Près de quatre ans plus tard, la guerre se poursuit, sans fin. Et nous devons continuer de la dénoncer », insiste Sasha Denisova, qui défend « la nécessité et l’urgence d’un théâtre documentaire, politique et engagé. A la fin, il faut bien que justice soit faite ».

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