Une enquête a été ouverte pour « provocation à la haine en raison de la religion » après la découverte mercredi d’autocollants antimusulmans dans le centre-ville et à l’université d’Orléans, a annoncé, jeudi 15 mai, la procureure de la République d’Orléans, Emmanuelle Bochenek-Puren, à l’Agence France-Presse (AFP). Les investigations sont confiées au service local de police judiciaire d’Orléans.
Largement relayés sur les réseaux sociaux, plusieurs autocollants ont été découverts dans le centre-ville d’Orléans, dont un était encore visible mercredi, selon l’AFP. Il comportait notamment le message « Zone interdite aux musulmans » et a été retiré tôt jeudi matin. On y voyait aussi plusieurs logos d’interdictions disant : « Pas de prière de rue », « Voile interdit », « Intégriste interdit », « Rituel interdit », « Sacrifice interdit », décrit France 3 Centre-Val de Loire dans un article paru mercredi.
Un lien vers un site Internet, inaccessible depuis, était aussi apposé et renvoyait vers une boutique qui proposerait des vêtements pour « nationalistes et skinhead » notamment, rapporte France 3 Centre-Val de Loire, qui explique que des messages Telegram « laissent entendre que l’affichage remonte au début du mois de mai ».
Jeudi, l’université d’Orléans a aussi « condamné fermement les affichages islamophobes sur son campus et réaffirmé son engagement contre toutes formes de discrimination » dans un communiqué. D’autres autocollants de même nature y ont été trouvés, dont plusieurs avec des symboles liés à l’ultradroite.
« Haine islamophobe décomplexée »
Les services de l’université ont découvert mercredi « des autocollants à caractère islamophobe sur le campus d’Orléans-La Source », a rapporté l’établissement, assurant que « de tels affichages sauvages de propos haineux ne sauraient être tolérés ». L’université a « immédiatement retiré ces collages » et porté plainte. Elle a précisé qu’elle « saisira[it] sa commission disciplinaire si un membre de la communauté universitaire s’av[érait] impliqué ».
La préfecture du Loiret, qui a saisi « la procureure de la République au titre de l’article 40 du code de procédure pénale », a condamné « avec la plus grande fermeté l’affichage dans Orléans de messages incitant à la haine, à la violence ou à la discrimination envers la communauté musulmane », dans un message sur le réseau social X.
La municipalité a déclaré à l’AFP « que des constats avec huissier allaient être effectués systématiquement à la découverte de chaque autocollant et qu’une plainte contre X serait déposée ».
Plusieurs figures politiques ont réagi, comme le député La France insoumise (LFI) Thomas Portes : « Voilà où mènent les discours islamophobes du ministre de l’intérieur et de ses alliés d’extrême droite, relayés en boucle sur les plateaux télé », a-t-il écrit sur X. « Après l’incendie de la mosquée de Jargeau, voilà où mène la haine islamophobe décomplexée ! », a dénoncé LFI Loiret.