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Moins d’une heure avant leur mort, ils s’étaient pris en photo en train d’emballer dans des sacs des dizaines de repas destinés aux habitants et aux réfugiés dans la ville. Vers 9 heures du matin, mercredi 16 octobre, la « ceinture de feu », le nom dont on désigne au Liban et à Gaza les frappes aériennes israéliennes simultanées et rapprochées, s’est abattue sur Nabatiyé.

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Ces frappes ont notamment visé le bâtiment des services de la ville, alors que la « cellule de crise » municipale était en réunion. Celle-ci avait été installée par la collectivité locale pour venir en aide aux habitants et aux déplacés des villages alentour réfugiés en ville. Au moins 16 personnes ont été tuées, parmi lesquelles le maire, Ahmad Kahil. La défense civile, le service de premiers secours, a également annoncé la mort d’un de ses membres, Nagi Fahd, qui se « se trouvait avec ses collègues pour accomplir son devoir national et humanitaire » dans le bâtiment visé, selon un communiqué des services de secours, 52 personnes ont également été blessées.

Appel à l’aide de l’hôpital

Il s’agit de la première attaque frontale contre une collectivité locale et une autorité publique libanaise depuis le début de la guerre, même si l’armée israélienne a déjà ciblé, et tué, près d’une centaine de secouristes et membres du personnel médical. Dans la journée, l’hôpital Al-Najda de Nabatiyé a lancé un appel à l’aide, disant se trouver dans une situation « critique » en raison de l’épuisement de son personnel, et a sollicité des renforts pour ses services de neurochirurgie, chirurgie générale, orthopédie, anesthésie et soins intensifs.

« Le président de la municipalité et les élus avaient refusé de quitter la ville pour aider les habitants et les déplacés. Ils sont restés au service des gens jusqu’au dernier moment et l’ont payé de leur vie », dénonce la gouverneure de Nabatiyé, Hwaida Turk. « La situation était déjà très difficile, en raison des attaques répétées contre Nabatiyé et ses environs en général. Mais ce massacre, ce matin, avec le ciblage d’une administration officielle est un acte odieux que je condamne au nom du ministère de l’intérieur et de l’Etat », a déclaré Mme Turk. « Les disparus faisaient partie d’une cellule de crise au service de la population et organisaient l’aide en direction des déplacés de la région », a-t-elle précisé, ajoutant qu’« un cran supplémentaire et très dangereux a été franchi, les frappes ont également mis hors d’état de fonctionner plusieurs services publics essentiels aux habitants et aux déplacés encore présents en ville », a-t-elle ajouté.

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