A Munich, les start-up du spatial et de la défense dessinent le futur de la tech européenne

Dans la salle de montage, un immense drapeau européen a été accroché, juste au-dessus de la capsule spatiale en construction, Nyx, qui paraît en comparaison bien petite. Ce n’est pas une simple décoration. A Planegg, dans la banlieue de Munich, la start-up spatiale The Exploration Company (TEC) a mis l’Europe au cœur de sa stratégie : fondée par la Française Hélène Huby, l’entreprise a son siège en Allemagne, mais aussi une équipe à Bordeaux, et une autre à Turin, en Italie. A l’exception d’un cadre américain à Houston (Texas), le directoire est entièrement franco-allemand.

« Pour nous, la coopération franco-allemande et européenne est une évidence », souligne Victor Maier, directeur des affaires publiques chez TEC. L’ingénieur de 33 ans, né en Bavière, est lui-même francophone : il a affiné son français pendant les trois années qu’il a passées à Toulouse, chez Airbus. La start-up profite du vent nouveau qui souffle sur l’industrie européenne : alors que les Etats-Unis se détournent de l’Europe et remettent en cause leur participation à l’OTAN, l’autonomie stratégique et la souveraineté industrielle sont devenues des urgences des gouvernements européens. L’espace et la défense, cités par le rapport Draghi comme des enjeux essentiels de compétitivité européenne, deviennent des terrains prioritaires d’investissements. L’institut économique de Kiel, spécialiste des questions de défense, a annoncé, mardi 13 mai, qu’il remettrait son Prix de l’économie mondiale 2025 à Hélène Huby.

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