Une cinquantaine d’habitants ont été évacués préventivement, mardi 6 mai, d’un immeuble menacé d’effondrement au centre-ville de Metz, ainsi que de bâtiments adjacents. « Il y a une vraie menace d’effondrement, réelle et imminente », a mis en garde le maire, François Grosdidier, sur les réseaux sociaux. « Il peut donc se produire une évolution brutale. »
L’immeuble est situé au 6, rue des Trinitaires, dans une artère très étroite du quartier Ancienne Ville, ce qui a contraint, mardi, les autorités à évacuer également les immeubles adjacents et ceux d’en face, représentant au total deux immeubles d’habitation, deux immeubles d’un foyer et le Fonds régional d’art contemporain (FRAC).
« Les habitants ont été relogés » dès mardi soir et « les manifestations au FRAC sont annulées jusqu’à nouvel ordre », a annoncé l’édile. Sollicitée par l’AFP, la mairie a précisé que 50 personnes ont été relogées et que la circulation est interdite dans ce segment de la rue.
« Une entreprise qualifiée » doit réaliser « l’étayage de la cave et de l’immeuble. Ce chantier est risqué et restera strictement interdit d’accès au public et aux habitants jusqu’à ce que les risques soient levés » a encore dit M. Grosdidier. Il espère que cela interviendra « dès mercredi soir pour la façade de l’immeuble, et donc pour les immeubles se situant de l’autre côté de la rue ».
420 000 logements insalubres
Selon ici Lorraine (ex-France Bleu), des habitants ont appelé les secours mardi vers 15 h 20, après l’effondrement partiel du plancher d’une partie de la cave et la découverte d’une fissure sur l’un des murs porteurs du bâtiment. Si les causes restent à éclaircir, cet incident n’apparaît pas isolé.
Dans une étude intitulée « Mémento de l’habitat privé », publiée lundi 19 janvier, l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat dénombrait entre 400 000 et 420 000 logements insalubres voire dangereux – c’est-à-dire dont l’état ne permet pas de garantir la santé, la sécurité et le bien-être vital de leurs occupants.
Le 5 novembre 2018, deux immeubles de la rue d’Aubagne, à Marseille, s’effondraient, causant la mort de huit personnes. A Lille, rue Pierre-Mauroy, le 12 novembre 2022, une personne mourrait après l’effondrement de deux immeubles. Pour lutter contre « l’habitat dégradé », le Sénat a adopté une proposition de loi du même nom le 27 mars 2024.