Mayotte, jour 2. Ce vendredi 20 décembre, après une nuit tropicale passée dans la résidence de la préfecture où, comme partout ailleurs sur l’archipel, l’eau manque et l’électricité fonctionne cahin-caha, Emmanuel Macron souhaite se hasarder dans le centre-ouest de Grande Terre. Arrivé la veille, le président voulait, a-t-il dit aux journalistes qui l’accompagnent, « partager » un peu de la souffrance des Mahorais.
Ce matin, à bord d’un hélicoptère de la gendarmerie, il survole la petite ville de Vahibé, où s’affrontent régulièrement des bandes rivales, observe les collines soufflées par le passage du cyclone Chino le 14 décembre, avant que l’appareil ne se pose aux abords de Tsingoni, petite commune enclavée privée d’eau et d’électricité depuis six jours. « Comment ça va ? », lance le chef de l’Etat en approchant un petit attroupement. « Ça va pas ! », lui oppose une femme plaisantant à demi. « Je sais que c’est dur, les bouteilles arrivent ! », compatit le président. La ville est en émoi. Dans la nuit, des packs d’eau ont été largués par hélicoptère sur le terrain de foot en contrebas. Pour qui ? Nul n’en a vu la couleur. « Personne n’était au courant, c’est le premier arrivé qui se sert », peste Abdou Badirou, un habitant.
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