A Mayotte, les dégâts environnementaux « irréversibles » laissés par le cyclone Chido et la tempête Dikeledi

Sur un terrain escarpé, encombré d’un enchevêtrement d’arbres couchés et de branches cassées, un pompier se fraie un chemin pour arroser les braises rouges d’un tronc encore debout, dans la forêt domaniale de Combani, au centre de Mayotte. Plus haut sur le chemin d’accès, à côté d’un fourgon pompe-tonne, le lieutenant Moussa, du service d’incendie et de secours du département, dirige les opérations. La veille, lui et ses équipiers sont restés là jusqu’à minuit. Des hélicoptères ont bombardé de l’eau sur la forêt fumante et calcinée. « Le feu est éteint, mais ça peut repartir », prévient l’officier.

Début février, des feux ont éclaté dans plusieurs massifs de l’île. Au total, près de 100 hectares de forêt ont été détruits. « A l’échelle de l’archipel [de 376 kilomètres carrés], c’est énorme, se désespère Michel Charpentier, président de l’association Les Naturalistes de Mayotte. C’est une catastrophe supplémentaire après le cyclone Chido », qui a ravagé l’île le 14 décembre 2024. Ces incendies sont d’origine volontaire, provoqués par « des personnes qui pratiquent la culture sur brûlis », explique Djamadar Saindou, le directeur de la réserve naturelle nationale (RNN) des forêts de Mayotte, couvrant 2 800 hectares. Les flammes servent à défricher avant de planter bananiers ou plants de manioc.

Avec le vent, elles se propagent. Selon Djamadar Saindou, les ravages laissés par le cyclone Chido dans ces forêts de badamiers, acacias, mais aussi manguiers, cocotiers et avocatiers disséminés « facilitent » la culture sur brûlis : « Le bois est sec, facile à enflammer. Le travail de déboisement est à moitié fait. » Depuis des années, la pression exercée sur les forêts de Mayotte est toujours plus forte en raison des occupations illégales de terrain par des familles qui pratiquent des cultures revendues à des intermédiaires fournissant les petits étals des marchés ou les vendeuses disséminées le long des routes.

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