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Histoires Web jeudi, janvier 30
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Face à la détresse d’élèves qui ont tout perdu après le cyclone Chido, la ministre de l’éducation a promis, jeudi 30 janvier à Mayotte, de rétablir l’école « le plus vite possible » pour y accueillir les enfants toute la journée. « Il faut qu’on puisse accueillir les enfants toute la journée, on va travailler pour remettre le plus vite possible l’école », a assuré la ministre, en visite de deux jours dans ce territoire français de l’océan Indien avec le ministre des outre-mer, Manuel Valls.

Lundi, 115 000 élèves ont commencé à reprendre le chemin de l’école dans ce département ravagé le 14 décembre par le cyclone tropical Chido, qui a causé la mort d’au moins 39 personnes et provoqué des dégâts colossaux.

Trois jours après cette rentrée dans des conditions dégradées, la ministre a notamment visité une école primaire à Labattoir. Là, le directeur de l’établissement, Michel Roche, a évoqué la grande difficulté des élèves.

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Une enseignante a expliqué à la ministre avoir passé un mois sans électricité, un autre a décrit combien les élèves sont sans matériel, sans vêtement, qu’ils ont soif, que certains « ont tout perdu », et qu’une enfant a vu son père mourir pendant le cyclone. « L’école est indispensable partout, mais ici, c’est un havre de paix, où il y a la collation », a déclaré Mme Borne, rappelant le rôle crucial des établissements scolaires pour des enfants qui manquent de nourriture et d’eau.

« Il est important qu’on puisse aller à l’école toute la journée », a reconnu la ministre, interpellée par une élève qui lui demandait quand ils pourront revenir à l’école sans rotation.

La ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, Elisabeth Borne, s’entretient avec des élèves et des membres du personnel lors d’une visite d’école à Bandrele, à Mayotte, le 30 janvier 2025.

La ministre, évoquant les difficultés antérieures à Chido, a assuré que « le matériel de base » serait « redonné » aux élèves de Mayotte, département le plus jeune de France, où plus de la moitié de la population a moins de 18 ans.

Un membre du rectorat lui a présenté la logistique de distribution de kits solaires. Quelque 130 palettes de matériel scolaire ont été reçues par fret aérien. Des kits (crayons, colle, stylos, cahiers) vont être dispatchés sur trois pôles en Grande-Terre, l’île principale, où les écoles pourront venir les récupérer. En Petite-Terre, des kits ont déjà été distribués.

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Avant Chido, le système scolaire de Mayotte, département le plus pauvre de France où la moitié des habitants a moins de 18 ans et ne parle pas français, était déjà défaillant.

Selon les plannings diffusés par le rectorat, les collégiens et lycéens sont accueillis un à deux jours en cette semaine de la rentrée. « Les solutions sont différentes, mais on accueille près de 75 % des élèves dans le second degré, on est à 50-55 % dans le premier degré. On a fait le choix de démarrer prudemment, y compris pour que les professeurs puissent être attentifs à la situation des élèves, puissent repérer (…) les élèves qui pourraient avoir été choqués psychologiquement », a expliqué jeudi la ministre lors d’un point presse.

Des élèves et des membres du personnel se préparent à accueillir la ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche dans une école de Bandrele, à Mayotte, le 30 janvier 2025.

« Il y a pour chaque élèves des cahiers, des crayons, des stylos (…), les fournitures arrivent et elles sont là », a-t-elle ajouté. Elle a promis un nouvel approvisionnement « d’ici quelques semaines » par voie maritime. Répondant sur les effectifs et les rumeurs de départs de professeurs, la ministre a affirmé que « les professeurs sont à 95 % présents dans le second degré ».

La rentrée a, par ailleurs, été marquée lundi par un mouvement de grève à l’appel du syndicat FSU-SNUipp Mayotte.

En 2022, un rapport de la chambre régionale des comptes décrivait des établissements « saturés » et un bâti « dégradé requérant des travaux de rénovation importants ».

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Le Monde avec AFP

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