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« C’est pas les pauvres qu’il faut virer. C’est pas les tours qu’il faut raser. C’est le mal-logement qu’il faut traiter. » Le slogan a résonné plusieurs fois, dimanche 3 novembre, dans la rue d’Aubagne (1er arrondissement), à Marseille. Quatre jours avant l’ouverture du procès devant déterminer les responsabilités ayant conduit à l’effondrement de deux immeubles qui, le 5 novembre 2018, ont fait huit morts, plusieurs centaines de manifestants sont venus demander « justice et vérité » pour les victimes. Mais aussi rappeler à quel point la question de l’habitat indigne reste centrale dans la deuxième ville de France, six ans après le drame.

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« C’est un flux continu. Des immeubles se dégradent, d’autres sont rénovés… Mais, peu ou prou, nous sommes toujours sur les chiffres du rapport Nicol », constate Emmanuel Patris, coprésident d’Un centre-ville pour tous, association historique de lutte contre le mal-logement à Marseille. En 2015, l’étude réalisée par l’inspecteur général Christian Nicol à la demande du ministère du logement estimait à 100 000 le nombre de Marseillais vivant dans des conditions « présentant un risque pour la santé ou la sécurité ». « Soit plus de 40 000 logements potentiellement indignes », précisait le rapport. Des habitations situées dans le centre-ville, mais aussi dans de grandes copropriétés dégradées, plus en périphérie.

A l’époque, le maire (Les Républicains) Jean-Claude Gaudin avait balayé l’alarme. Un aveuglement qui reste une des circonstances aggravantes de la catastrophe de la rue d’Aubagne, puis de l’onde de choc qui a suivi : la mise en arrêté de péril de plus d’un millier de bâtiments et le délogement brutal et traumatisant de 3 000 habitants.

« Grande cause municipale »

Aujourd’hui, si les traces de la crise – façades murées, rues bloquées, cadenas verrouillant les entrées… – sont moins visibles, il reste, selon les chiffres municipaux, près de 1 300 immeubles visés par une mise en sécurité, totale ou partielle. Ils sont 1 200 à être encore logés à l’hôtel ou dans des lieux provisoires. Chaque mois, les services municipaux traitent près de 200 signalements pour des logements vétustes, insalubres ou dangereux et ouvrent une quarantaine de procédures. En 2023, 518 arrêtés de péril ont ainsi été pris par l’administration.

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Dans une tribune publiée lundi 4 novembre sur ses réseaux sociaux, le maire (divers gauche) Benoît Payan rappelle avoir fait de la lutte contre le mal-logement « une grande cause municipale ». Si la Métropole Aix-Marseille-Provence, présidée par Martine Vassal (divers droite) est cheffe de file en matière d’habitat, la municipalité n’en a pas moins créé une direction du logement, pour laquelle travaillent désormais près de 150 agents spécialisés dans la sécurité des immeubles. En 2018, ils étaient moins d’une dizaine.

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