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Histoires Web samedi, septembre 28
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Ingénieuses galeries

Enfin ! Un premier voile est levé sur le plus grand mystère de l’histoire de la capitale des Gaules. La ville de Lyon vient d’ouvrir un site Internet qui propose la visite ­virtuelle des « arêtes de poisson », un site architectural unique au monde, enfoui sous la colline de la Croix-Rousse depuis deux mille ans, dont l’origine et la fonction restent non élucidées. A partir de l’adresse aretesdepoisson.lyon.fr, l’internaute peut parcourir ces galeries antiques sur l’écran de son ordinateur. Les images en trois dimensions donnent la mesure de l’ouvrage : plus de 2 kilomètres de tunnels parfaitement calibrés, creusés jusqu’à 30 mètres de profondeur. Des schémas et des vidéos expliquent l’ingéniosité de cette construction souterraine composée de deux artères superposées, et de trente-deux galeries perpendiculaires, qui donnent son nom d’« arêtes de poisson » au site. Un plan dans l’angle de l’écran permet au visiteur de se repérer dans le labyrinthe.

Artères acrobatiques

Contrairement aux catacombes de Paris, les « arêtes » de Lyon demeurent fermées en permanence, par mesure de sécurité. Les artères grimpent sur 80 mètres de dénivelé, avec des passages acrobatiques, des échelles, des couloirs glissants et des puits d’une profondeur de 10 à 30 mètres. Le site des « arêtes » est connecté à deux autres « antennes » plus au nord, longues de 300 mètres, parsemées d’une dizaine de salles voûtées. « Ce patrimoine n’a pas d’équivalent. Il est trop compliqué de l’ouvrir au public, et il fait encore l’objet de recherches, nous devons le préserver. La visite virtuelle est la solution idéale », note Yasmine Bouagga, maire du 1er arrondissement de la ville. La mairie de Lyon, à majorité écologiste, a financé – à hauteur de 250 000 euros – la création de cette visite en ligne, dans le cadre d’un appel à projets d’initiative citoyenne. Parmi mille cinq cents propositions, c’est celle qui a reçu le plus de suffrages de la part des habitants.

Mystère et légendes urbaines

Trésor des Templiers, refuge de francs-maçons, réserve militaire, culte tellurique oublié… les thèses foisonnent dans la cité à forte culture ésotérique, pour expliquer par qui et pourquoi ces galeries ont été édifiées. Toutes ces hypothèses sont exposées avec poésie dans le long documentaire de Georges Combe, Les Souterrains du temps (Arca Mundi, 2015). La visite virtuelle proposée par la municipalité reste plus prudente. Il faut dire que la ville a longtemps ignoré l’existence de ce réseau dans ses entrailles. Quand le site est découvert, par hasard, en 1959, après l’effondrement d’un trottoir, le premier réflexe des autorités a été de tout fermer et de bétonner les voûtes des galeries principales, par crainte d’un glissement de terrain.

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