Le comté de Los Angeles a déclaré l’état d’urgence, mardi 14 octobre, afin d’aider financièrement les victimes des raids menés par la police fédérale de l’immigration (ICE) et contrer la politique répressive de l’administration Trump.
Cette décision peu commune − l’état d’urgence est normalement décrété lors de catastrophes climatiques − permet au comté d’octroyer une aide financière aux locataires en difficulté économique à cause des raids, de mettre en place un moratoire sur les expulsions et d’établir une aide sociale, juridique et financière plus rapide pour les migrants concernés.
« Je souhaite que nos communautés immigrées sachent que nous sommes à leurs côtés dans cette situation d’urgence (…) et que nous comprenons ce qu’elles traversent », a déclaré Janice Hahn, l’une des responsables du comté de Los Angeles.
« Nous avons des familles entières sans le sou parce que les pères et les mères ont été enlevés sur leur lieu de travail », ajoute-t-elle. Pour cette élue démocrate, il s’agit d’une réponse « à la peur, à la souffrance et au désordre causés par ces raids ».
Des raids visant en particulier les Latino-Américains
Les partisans de cette mesure critiquent les raids contre les immigrés sans papiers qui se sont multipliés à travers les Etats-Unis ces derniers mois, spécialement dans des grandes villes dirigées par des démocrates, de Chicago (Illinois) à Washington en passant par Los Angeles.
Ils sont menés, la plupart du temps, par des agents masqués et visent, selon eux, les personnes qui parlent espagnol et plus généralement les Latino-Américains. Des accusations de contrôle au faciès que l’administration Trump rejette catégoriquement.
Le comté de Los Angeles a été particulièrement secoué par les opérations menées par ICE ; elles se sont intensifiées durant l’été, semant la peur au sein des communautés immigrées. Ces descentes poussent nombre de personnes à limiter leurs sorties, les agents fédéraux interpellant des immigrants sans statut légal aux Etats-Unis jusque dans des magasins ou dans des stations de lavage auto, mais aussi à des arrêts de bus, dans des fermes ou tout simplement dans la rue. Lors de ces raids, même des citoyens américains ont été arrêtés.