La frilosité de la consommation est le reflet d’un pouvoir d’achat sous pression. Après avoir connu une évolution en dents de scie depuis la pandémie de Covid-19, l’année 2024 a été plus favorable. Grâce à des hausses de salaires significatives, destinées à rattraper l’inflation, et à la forte revalorisation des retraites et de certaines prestations sociales, le pouvoir d’achat a augmenté en 2024 de 1,9 point, selon les données de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Mais cette embellie n’est que passagère, à en croire Dorian Roucher, chef du département de la conjoncture à l’Insee. « Pour 2025, tous ces facteurs favorables disparaissent, explique-t-il. Les salaires augmentent moins, les retraites aussi, et l’impôt sur le revenu est plutôt attendu à la hausse après une année de modération. On devrait donc connaître un net ralentissement du pouvoir d’achat. »
De plus, les ménages n’ont pas tous été logés à la même enseigne pendant la crise inflationniste. « Les salaires réels sont toujours en dessous de leur niveau de 2021 », poursuit Dorian Roucher : on estime qu’ils ont récupéré la moitié seulement des 3 points perdus pendant la crise inflationniste. En réalité, les gains de pouvoir d’achat sont plutôt portés par les retraites et les prestations sociales, ainsi que par les revenus du patrimoine – qui, par nature, sont plus souvent réépargnés que consommés.
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