Une Fille du régiment de Donizetti à l’Opéra royal de Versailles ? « Mordié, cré coquin, sacrebleu ! », éternueraient les troupes du 21e, prêtes à en découdre. Cocarde tricolore à la boutonnière, l’intrépide programmateur de la saison musicale versaillaise, Laurent Brunner, a choisi le premier opéra-comique composé en français par Donizetti en 1840. Le pays connaît alors un regain patriotique pour la figure napoléonienne. Si le roi Louis-Philippe a rouvert les portes de Versailles en créant un musée dédié à « toutes les gloires de la France » (1838), symbole de la réconciliation des partisans des différents régimes qui s’étaient succédé depuis la Révolution, c’est l’Empereur, mort en 1821, dont les cendres sont rapatriées au Panthéon en 1840, qui concentre l’attention. Donizetti ne s’y trompe pas, qui choisit un livret à la gloire de la France et de ses grognards.
Trouvée à sa naissance sur un champ de bataille, Marie, la jeune vivandière, a été élevée par tout un régiment, le fameux 21e. Devenue jeune fille, elle s’éprend, à la faveur d’un sauvetage inopiné, d’un jeune Tyrolien, Tonio. Contraint de trahir les siens et de s’enrôler du côté des Français s’il veut épouser sa belle, celui-ci finira par révéler le passé de vivandière de Marie, alors que sa mère, la Marquise de Berkenfield, qui l’a retrouvée, veut la marier au Duc de Crakentorp. L’union des amoureux sera finalement acceptée, pour le plus grand bonheur de la soldatesque.
Il vous reste 75.77% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.