A l’Opéra de Nice, « Juliette ou la Clé des songes », le retour aux sources de Bohuslav Martinu

Des gens frappés d’amnésie dans une ville sans passé ni avenir, une belle inconnue chantant à la fenêtre, un homme solitaire qui fait un malaise sur une plage : il se passe des choses étranges à l’Opéra de Nice, où le directeur, Bertrand Rossi, fait montre d’une audace peu habituelle dans nos maisons lyriques.

Après le rarissime Edgar, de Puccini, la maison lyrique azuréenne propose en effet Juliette ou la Clé des songes, de Bohuslav Martinu (1890-1959). Créé à Prague en mars 1938, puis en version de concert en 1962 à Paris, le chef-d’œuvre du Tchèque naturalisé américain n’a pas été redonné en France, sauf erreur, depuis plus de deux décennies : en 2002 à l’Opéra de Paris, reprise en 2006.

Une vidéo de bord de mer ourlé de vaguelettes en mouvements contraires, la façade d’un hôtel nommé Amour, des sièges de plage sur des galets : sur l’un d’entre eux, un homme portant tote bag, ensemble sportswear blanc et bleu, voyantes sneakers rouges est arrivé par le train. A la recherche de la jeune femme au balcon, entendue il y a trois ans. Il était alors en voyage professionnel et avait dû repartir. Victime d’on ne sait quel malaise, Michel se retrouvera en salle de réanimation.

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