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Cela fait quarante ans que l’Opéra de Lausanne n’avait pas programmé Mitridate, de Mozart, opéra de jeunesse et premier succès d’un adolescent de 14 ans, ivre d’opéra et d’Italie. Mais aussi couronnement d’un premier voyage au pays de l’opéra, après seulement dix mois d’études. Créé au prestigieux Teatro Regio Ducale (ancêtre de la Scala), sous la direction du maestrino (au clavecin), le 26 décembre 1770, à l’occasion du carnaval qui inaugure la saison milanaise, l’opera seria révèle une partition très aboutie, à l’écriture virtuose et expressive, respectant certes les conventions esthétiques de ce genre noble, mais contenant déjà en germe les prémices fulgurantes des chefs-d’œuvre à venir.
La commande faite à Mozart émane du comte Karl Joseph von Firmian. Le représentant de l’impératrice Marie-Thérèse a offert au génial Salzbourgeois les œuvres complètes de Métastase, librettiste obligé de l’époque, mais le choix du livret se portera sur le Mitridate adapté par Vittorio Amedeo Cigna-Santi d’après une traduction de la pièce éponyme de Jean Racine, lequel privilégie l’intrigue sentimentale aux horreurs de la guerre.
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