Il se voyait surtout comme « un acteur de la société civile », le voilà propulsé au centre de la scène politique. A Paris comme à Nouméa, l’indépendantiste Emmanuel Tjibaou, 49 ans, émerge malgré lui comme l’homme qui compte, au moment où son camp prépare une possible négociation cruciale avec l’Etat et les non-indépendantistes sur la souveraineté de la Nouvelle-Calédonie.
Il était poussé depuis longtemps à s’engager en politique par l’Union calédonienne (UC). Le parti l’a choisi comme président fin 2024, après l’avoir présenté avec succès à la députation à l’été. Emmanuel Tjibaou est devenu, début 2025, chef de file d’une délégation du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), placée sous la surveillance des groupes les plus radicaux du mouvement. Son mandat : discuter avec le ministre des outre-mer, Manuel Valls, d’une émancipation définitive de la Kanaky.
Depuis le 5 mars, partout sur le territoire, les responsables loyalistes, comme ceux du FLNKS, rendent compte à leur base respective des échanges qui ont été relancés entre l’Etat et tous les partis néo-calédoniens, à Nouméa, du 22 au 28 février, par M. Valls. L’équipe ministérielle devrait revenir sur le Caillou, le 26 mars, selon les informations du Monde, pour un deuxième round.
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