A l’Ecole des beaux-arts de Paris, une succession en terrain miné

Le bal masqué des prétendants à la direction de l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris (Ensba) a été lancé début mars. D’après les informations du Monde, cinq candidats sont en lice pour succéder à Alexia Fabre, dont le non-renouvellement avait été brutalement annoncé début février par le ministère de la culture : le curateur Martin Bethenod, ancien directeur délégué de la Bourse de commerce ; l’historien d’art Eric de Chassey, dont le second mandat à la tête de l’Institut national d’histoire de l’art s’achève bientôt, proche par ailleurs du président du conseil d’administration de l’Ensba, Laurent Dumas ; Yann Fabès, actuel directeur de production à la Cité de la céramique, à Sèvres, et ancien directeur de l’Ecole nationale supérieure de création industrielle ; l’historien d’art Raphaël Cuir, qui a par le passé dirigé l’Ecole supérieure d’art et de design de Reims ; et enfin Emmanuel Guez, qui pilote aujourd’hui l’Ecole supérieure d’art et de design d’Orléans. En revanche, la candidature d’Olivier Blanckart, qui enseigne la sculpture à l’Ensba, n’a pas été retenue.

Le lauréat, qui devrait être désigné d’ici à fin avril, arrivera en terrain miné. Il devra affronter la défiance des étudiants, du corps enseignant, ainsi que des syndicats, consternés par le débarquement d’Alexia Fabre qui, de l’avis général, n’avait pas démérité. La tâche aussi est lourde : gérer une équipe de 197 employés, et une communauté de 673 étudiants. Respecter l’identité d’un lieu à la fois laboratoire et conservatoire. Etre de front visionnaire et superproviseur, trouver aussi les bonnes réponses aux tourments de l’époque. Sans oublier d’entretenir de bonnes relations de voisinage avec l’Ecole nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais, qui partage le site et joue des coudes pour s’y étendre. Et enfin endosser la casquette de chef de chantier.

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