Il n’était visiblement pas question pour Carrefour de réitérer l’expérience de son assemblée générale des actionnaires de 2024, chahutée par plus de 150 militants de la CFDT et de la CGT, leurs huées et invectives. Après plusieurs éditions aux Docks d’Aubervilliers, rendez-vous avait été donné au siège du groupe à Massy (Essonne), mercredi 28 mai. Autour, un impressionnant périmètre de sécurité : au moins huit fourgons de gendarmerie et la police nationale, à pied et à cheval, mobilisés pour tenir à distance musique et drapeaux syndicaux, et aiguiller les arrivants.
Dans une première salle, le PDG, le conseil d’administration, les principaux actionnaires, les journalistes. A l’autre bout du site, les petits porteurs, dont les militants syndicaux, installés, selon la description d’un délégué CFDT, dans « le premier des quatre étages de parking réaménagé en show-room ». Le son de la seconde salle ne parvient pas à la première, sauf au moment des questions, l’image à peine : les petits porteurs sont filmés de loin et de dos.
C’est donc dans une ambiance feutrée qu’Alexandre Bompard a pu dérouler son bilan et présenter ses objectifs, louant la « résilience du modèle » de Carrefour en 2024 malgré un « environnement de marché complexe », une « désinflation des prix couplée à la baisse des volumes », un pouvoir d’achat sous pression et une concurrence accrue, à commencer par « l’offensive sur les prix » menée par E.Leclerc.
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