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Histoires Web vendredi, décembre 27
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Plus personne n’y croyait, à ce concert des Fugees. Plus personne ne croyait à une Lauryn Hill (à peu près) à l’heure sur scène, au mieux de sa forme et de sa voix. Et c’est pourtant ce qu’il s’est produit, vendredi 18 octobre, à l’Accor Arena de Paris. Contre toute attente, car quelques semaines avant les deux concerts à Paris (le second samedi 19), la presse américaine annonçait que l’un des trois membres des Fugees, Pras Michel, l’attaquait en justice pour fraude et rupture de contrat, lui reprochant, entre autres, ses retards chroniques sur scène.

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Depuis la séparation du groupe en 1997, et le succès planétaire de leur deuxième album The Score, puis celui de leur chanteuse et rappeuse The Miseducation of Lauryn Hill en 1998, la diva s’est surtout illustrée par son manque de respect pour son public, jusqu’à trois heures et demie de retard à New York en 2021, plus de deux heures et demie à Paris en 2018, et une attitude plus qu’erratique avec ses musiciens. Pour couronner le tout, elle demande à ses amis d’enfance, Wyclef Jean et Pras Michel, de l’appeler Miss Hill.

Vendredi, comme pour faire mentir son monde, Lauryn Hill, 49 ans, est arrivée sur scène à une heure décente : 21 h 45, essuyant juste quelques sifflets pour avoir laissé son public deux heures durant avec la DJ Reborn, en première partie. Sur scène, les musiciens sont au complet : quatre claviers, deux batteurs, un bassiste, un guitariste et trois choristes, très peu entendus car couverts par les interpellations du backeur, pour un début de concert assez pénible et brouillon.

Habillé d’un manteau en laine impressionnant, à franges roses et vertes, Lauryn Hill affiche un t-shirt avec une Tour Eiffel et salue un Accor Arena comble d’un tonitruant « Bonsoir, comment allez-vous ? ». En fond de scène, un écran diffuse des vidéos, qui mêlent des images d’archives d’elle jeune, une affiche des lois ségrégationnistes Jim Crow, une photo de la Black Panther Assata Shakur, exilée à Cuba, ou encore une vidéo d’adolescents dans une classe, rappel des interludes de son album solo, où un professeur demande à des élèves de définir le mot « amour ». Lauryn Hill rappe, chante, s’agite, demande à arranger un retour là, s’essuie le front ici, puis propose une version longue et vivifiante de The Lost Ones.

YG Marley vient voler la vedette

Elle semble ensuite trouver ses marques en reprenant une de ses plus belles chansons, X-Factor, sur une relation amoureuse toxique dont beaucoup ont cru reconnaître son histoire avec son complice des Fugees, Wyclef Jean. Avec Zion, écrite pour son fils aîné, sa voix s’envole, s’aventure, puis se fait plus précise. Lauryn Hill redevient l’artiste qui, à ses débuts, bouleversait toutes les scènes où elle passait. A la fin de sa chanson, elle fait monter sur scène Zion, le premier de ses six enfants qu’elle a eus avec Rohan Marley, héritier de l’icône du reggae Bob Marley. Zion entonne son morceau Why Won’t You Stay puis celui de son grand-père, War.

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