Ils sont une vingtaine à piailler au pied des tours, à se vanner, éclater de rire, aller et venir par grappes d’un trottoir à l’autre de ce carrefour situé au cœur du Val-de-l’Aurence, quartier pauvre et excentré de Limoges, porte d’entrée ouest de la ville. Tous ne sont pas encore adolescents, certains semblent avoir 10 ans à peine. Il est minuit passé, mercredi 23 juillet.
« En période scolaire, tout le monde serait au lit, mais c’est les vacances, ils ont envie de s’amuser », explique Ben – ainsi se présente-t-il –, assis au volant d’une voiture sur le parking voisin. Le jeune homme de 20 ans et ses trois compères regardent les petits s’égayer et devisent en attendant le chaland qui viendra leur acheter du cannabis.
A intervalles réguliers, un moteur vrombit au coin de la rue et, subitement, déboule une voiture blanche qui passe à toute vitesse au milieu des enfants hilares, avant de faire le tour du quartier et de recommencer. Soirée d’été ordinaire au Val-de-l’Aurence, que les Limougeauds n’ont jamais cessé d’appeler « la ZUP » depuis que cette « zone à urbaniser en priorité » l’a été, dans les années 1960.
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